L’Art, use du même moyen fondamental, l’image, agit comme un contrepoison providentiel. Car l’image y est à la fois le signe et le ferment : la liberté ! Elle en est le signe parce qu’elle exprime le pouvoir de l’artiste de créer une vision nouvelle, qui, au lieu d’appauvrir le monde en le stéréotypant, l’enrichit au contraire, en le diversifiant au-delà de ce que l’homme moyen pouvait attendre.
Dans l’Art, l’image est donc un choc qui réveille la conscience de chacun,Le but de l’art, son besoin originel, c’est de produire aux regards une représentation, une conception née de l’esprit, de la manifester comme son oeuvre propre; de même que, dans le langage, l’homme communique ses pensées et les fait comprendre à ses semblables.
On apprend à aimer, à apprécier et d’abord à voir!
Malraux avait fait de l’art une religion, celle d’un humanisme démocratique, venu remplacer le sacré des temps antérieurs et souder les hommes dans un même idéal sous-tendu par un semblable frisson face à l’œuvre transcendante. Cela n’a pas eu lieu. L’utopie des Maisons de la Culture et des TNP a vécu. Ce n’est pas l’art qui fait lien. mais le lien (social) qui fait l’art. En d’autres termes il n’est qu’une conséquence de la démocratie, non une cause. On apprend à aimer, à apprécier et d’abord à voir, et cet apprentissage seule l’école peut le fournir. En d’autres termes, ouvrir les musées et les Galeries, les Espaces Culturels à tous est une utopie et une bêtise, si on a pas auparavant donné envie d’y entrer.
L’Espace culturel Gingko’Art s’est employé à recevoir ces douze dernières années, autant de visiteurs, avec la réalisation et l’organisation de plus de soixante dix vernissages proposés! d’expositions, de soirées poésies, de représentations lyriques ou encore de concours de Slam, de Journées Européennes Aux Jardins, de Journées Européennes du Patrimoine, mais aussi autant de visites scolaires. De s’associer au Festival baroque de Pontoise, au Collectif Santé Handicap Autisme ou encore Saint Martin de France. Plus dix mille visiteurs pour admirer, comprendre et soutenir la Culture présentée du XIV ème au XXI siècle.
De soutenir les artistes, l’esprit créatif, et, de le faire partager.
L’art est indispensable à la société. Les créateurs et les artistes ont pour vocation d’attirer l’attention du public à se poser des questions sur son environnement et à réfléchir sur ce celui-ci. Grâce à l’art, la société va comprendre et avoir un regard plus poussé sur son quotidien. Il va faire naître une certaine gêne chez les observateurs dans ses relations avec l’univers. L’art va engendrer des émotions chez ces derniers.
A travers son art, l’artiste va essayer de faire comprendre au spectateur son interprétation de l’univers. Dans son œuvre, l’artiste va faire apparaître souvent son vécu et ce qui se passe réellement dans la société. Autrement dit, le créateur va raconter ses expériences personnelles et des faits dans la société à travers son art quel que soit la nature de celui-ci tel qu’une chanson, poème ou peinture.
L’art est un complément de la société.
Collectionner ne répond certainement pas à un simple besoin d’accumulation d’objets et tout collectionneur doit probablement rechercher une cohérence. Cela suffit-il pour créer un oeuvre d’art ? Modestement, le collectionneur répondra par la négative puisqu’il ne peut revendiquer la paternité d’aucune des réalisations qu’il possède !
Mais, voici, quelques pistes : Si l’on s’attarde sur le mur d’André Breton (« La maison que j’habite, ma vie, ce que j’écris »), si l’on déambule dans l’exposition actuellement en cours au Gingko’Art de Pontoise, aux côtés des artistes contemporains, cette divinité, Xochipilli, du VIIème siècle originaire de Veracruz, encore ce moine japonais Maître Dashi, du XVIème siècle, ou si l’on suit Marcel Duchamp dans sa croyance en la capacité de l’homme à savoir donner une signification aux choses, en ce que » le tableau est autant fait par le regardeur que par l’artiste « … ne peut -on voir dans la figure du collectionneur une figure de créateur ?
Alors que les sites patrimoniaux français ont retrouvé le public après plusieurs mois d’abstinence; nombreux sont ceux à se questionner sur la façon de se réinventer le Patrimoine pour attirer un nouveau public. Micro-architecture ou réalisations monumentales, éphémères ou permanentes, sculptures et autres créations de designer… Le patrimoine tente parfois de faire appel à la création pour ancrer son héritage dans la modernité, lui redonner vie, faire référence à ses valeurs et inciter à la redécouverte de son identité.
L’Espace culturel Gingko’Art de Pontoise bienveillant à faire découvrir sa chapelle du XIVème siècle et son Oratoire du XVème siècle unique et parfaitement conservé, propose déjà depuis onze année cette alchimie entre Patrimoine et expressions contemporaines des Arts Plastiques et Multimédias.
Créer dans « l’existant » constitue un véritable défi!
Objectif : agir sur des flux de visiteurs, des groupes touristiques, offrir une nouvelle offre de médiation, renouveler son intérêt culturel. En dix ans, l’Espace culturel Gingko’Art a convoqué à de nombreuses reprises la création contemporaine pour donner des clés de lectures permettant de comprendre son architecture et transcender son héritage formel. Travail de médiation, cartes blanches artistiques et même plusieurs collections d’oeuvres sculpturales des Arts premiers aux civilisations anciennes des Aztèque au Japon de la période Edo aux grands Maîtres du XVII ème au XXème siècle inspirées par son architecture. Cependant « créer » dans « l’existant » constitue un véritable défi, car inévitablement la création au contact du patrimoine, amène à déchainer les passions identitaires et interroge notre rapport au passé. C’est le propre du patrimoine, devenu « bien collectif » dans l’inconscient des français.
L’Art est un puissant vecteur d’émancipation qui décuple la puissance de nos imaginations!
La découverte de l’Art, comme toute conversation, est souvent la rupture d’une relation antérieure entre un homme et le monde. L’Espace culturel Gingko’Art est l’occasion de découvrir des œuvres qui ont recours à des méthodes traditionnelles ayant traversé les siècles. Il permet de saisir la diversité qui caractérise les métiers d’art, diversité des techniques, des matériaux utilisés, ancestraux pour certains, mais toujours innovants. Diversité, enfin, des objets réalisés. Toutes ces créations portent l’empreinte de leur créateur et de l’esprit dont elles sont issues. Je souhaite ici féliciter les exposants, saluer votre talent, votre goût de la perfection, la noblesse de vos gestes, qui permettent de maintenir vos disciplines au meilleur niveau. Vous êtes les détenteurs d’un capital inestimable de savoir-faire complexes, fait d’heures et d’heures de travail. Derrière l’objet se cachent des jours et des nuits d’attention à la matière, pour la changer, pour la transcender.
Ma conviction profonde, qui est aussi notre expérience intime, c’est que l’Art est un puissant vecteur d’émancipation qui décuple la puissance de nos imaginations, qui invite à rêver et à penser, qui éveille notre curiosité, c’est aussi par la pédagogie que s’affirme l’identité : en apprivoisant la solitude et le silence, on prend goût à être soi, on enrichit et fortifie son être intérieur.
Nous nous réjouissons donc de fêter aujourd’hui avec vous les douze années passées en toute complicité.
D’accompagner un public toujours aux rendez-vous de la Culture; celle qui procure les premières grandes émotions artistiques, et introduit aux subtilités du langage. Stimuler la compréhension des nuances est une ressource inestimable à tout âge et en toutes circonstances, qui fait des visiteurs les critiques avertis et passionnés de demain.
C’est pas vraiment des fantômes, mais leur absence est tellement forte, qu’elle crée en nous une présence qui nous rend faible, nous supporte.
C’est ceux qu’on a aimé qui créaient un vide presque tangible, car l’amour qu’on leur donnait est orphelin, il cherche une cible. Pour certains on le savait, on s’était préparé au pire, mais d’autres ont disparu d’un seul coup, sans prévenir.
On leur a pas dit au revoir, ils sont partis sans notre accord, car la mort a ses raisons que notre raison ignore.
Une pensée particulière aux grandes dames de la photographie et des arts plastiques, Irina Ionesco et Bang Hai Ja avaient toutes les deux déposées leurs coeurs et leurs talents au creux du Gingko’Art! Nous ne vous oublierons jamais…Bon voyage.
Aujourd’hui nous regardons une célèbre toile du peintre Kasimir Malévitch, il s’agit du carré blanc sur fond blanc, réalisé en 1918 et conservé au Musée d’Art moderne (MOMA), New York.
Rien n’est plus dérangeant pour un non initié qu’une peinture monochrome, une peinture de l’absence de représentation.
Pourtant, l’aventure monochrome, commencée en Russie au début du XX° siècle, puis incarnée par Yves Klein, n’a cessée de se développer, entre nihilisme et sens de l’absolu, au point de devenir un genre à part entière qui se révèle étonnamment riche de possibilités plastiques et conceptuelles
« Après cela, que faire ? » demandait-on déjà en 1916, voyant dans ce carré la mort de la peinture. Pour Malevitch, le Carré noir n’est pas un terme mais le début d’une nouvelle étape qui conduit la peinture vers une plus grande vérité, à une sensation pure. La peinture doit contribuer à libérer l’esprit du monde matériel pour faire pénétrer l’être dans l’espace infini. Trois ans (ou cinq selon les dires de l’artiste) après le premier Carré noir , il peint le Carré blanc sur fond blanc .
Pas tout à fait carrée non plus, cette peinture témoigne, comme pour le Carré noir , d’une grande sensibilité. La trace de la main de l’artiste est visible dans la texture de la peinture et ses subtiles variations de blanc les contours imprécis du carré asymétrique produisant une sensation d’espace infini…
Le blanc, légèrement bleuté pour la forme centrale, plus chaud et ocré sur la périphérie, crée une matière dense et complémentaire au point qu’on ne peut séparer forme et fond. La position décentrée du carré, comme pesant sur la droite, et le léger cerne noir autour, dynamisent l’ensemble, contribuant à la sensation d’espace.
Pour Malevitch, le blanc représente l’infini, le cosmos. Il écrit dans le catalogue de l’exposition Création non-figurative et suprématisme (1919), où étaient présentés le Carré blanc sur fond blanc et quelques autres peintures blanches suprématistes : « J’ai troué l’abat-jour bleu des limitations colorées, je suis sorti dans le blanc, voguez à ma suite, camarades aviateurs, dans l’abîme, j’ai établi les sémaphores du Suprématisme. […] Voguez ! L’abîme libre blanc, l’infini sont devant vous.
Le motif du carré peint d’une seule couleur apparait chez Malevitch en 1913 dans les décors et les costumes réalisés pour l’opéra cubo-futuriste La Victoire sur le soleil, de Matiouchine. En décembre 1915, il présente parmi 39 œuvres suprématistes son premier Carré noir et son Carré rouge à l’exposition « 0,10 » (Zéro-Dix). Dernière exposition futuriste de tableaux, où s’affichent toutes les surenchères avant-gardistes de l’époque.
Comme le montrent les archives photographiques de l’exposition, le Carré noir est exposé en hauteur, à l’angle de deux murs, place traditionnellement réservée aux icônes dans les maisons russes – ce qui passe aux yeux du public pour blasphématoire. À le regarder cependant, noir, le carré ne l’est pas entièrement, il est entouré de marges blanches qui rappellent le rapport classique d’une forme et d’un fond.
Pourtant, Malevitch ne semble pas le voir ainsi. Dans son texte Du cubisme au suprématisme. Le nouveau réalisme pictural (commencé en 1913 et publié en 1915) où il théorise le suprématisme, il n’évoque pas les marges de son Quadrangle, titre original qu’il donne à son œuvre, et qu’il date de 1913.
Le Carré noir n’est-il que l’une des formes-plans (si on se fie à la date donnée par le peintre) ou l’aboutissement de ses compositions suprématistes dont le but est de libérer la peinture du monde des objets ?
Avec ses marges blanches, le Carré noir n’est pas un monochrome ; et s’il n’est pas entièrement noir, carré il ne l’est pas non plus. Rares sont ceux qui, aujourd’hui, l’ont vu, car il n’est jamais sorti des réserves, depuis 1929, de la galerie Tretiakov à Moscou.
Mais ses exégètes en attestent : ses qualités picturales, sa facture, sa forme et sa présence en font plus qu’une simple idée ou qu’une proposition radicale dans un contexte social et artistique révolutionnaire.
LEE UFAN
En 1968, Lee Ufan entame ses Landscapes, larges toiles monochromes aux couleurs éclatantes obtenues par pigments, invitant le spectateur dans un ballet immersif. Depuis ses débuts, l’artiste rejette les conceptions moderniste et romantique de l’œuvre d’art en distinguant l’œuvre, en tant que création matérielle, de l’art, effet qu’elle produit sur le spectateur. Dans la lignée de Marcel Duchamp, c’est sur le second que sa pratique se concentre en priorité, comme le montrent les Landscapes : ainsi happé par ces tableaux colorés, le spectateur peut également y voir un clin d’œil aux méditations picturales de Mark Rothko. Mais outre cet ancrage dans son époque, l’art de Lee Ufan séduit par son caractère intemporel, transcendant les périodes par des techniques reproduites à l’envi – en atteste la durée de production de ses séries, pouvant pour certaines s’étaler sur plus de dix ans. Car très tôt, l’artiste a su construire sa ligne propre, qu’il suit depuis de manière très rigoureuse.
ROBERT RYMAN
Les tableaux de Robert Ryman apparaissent comme le prototype même du monochrome ! Monochromes et blanches, ses peintures le sont en effet, mais l’artiste le dit à de multiples reprises : « Ce n’est pas du tout de la peinture monochrome » (entretien, Artforum, mai 1971), « Faire des peintures blanches n’a jamais été mon intention. Et ça ne l’est toujours pas. Je n’estime même pas que je peigne des tableaux blancs. Le blanc est seulement un moyen d’exposer d’autres éléments de la peinture. […] Le blanc permet à d’autres choses de devenir visibles » (Art News, été 1986).
On ne peut pourtant écarter de cette aventure l’artiste, qui ajoute à l’art du blanc la jubilation du peintre.
Autodidacte, la passion de Robert Ryman pour la peinture naît de son observation des œuvres des grands peintres modernes au MoMA, où il occupe un poste de gardien (emploi alimentaire alors qu’il veut devenir musicien de jazz). Sol LeWitt, qui sera l’un des fondateurs de l’art conceptuel, et Dan Flavin, futur fondateur du minimalisme, y travaillent également.
Expérimentateur dans l’âme, Robert Ryman va systématiquement explorer les possibilités et les effets induits par les supports (toiles, aluminium, plexiglas, vinyl, papier, fibre de verre,…), leur format et leur épaisseur, la variété des matériaux (huile, gouache, acryliques, encaustiques, pastels, émaux, solvants, pigments…) ou celle de la touche (grosseur et direction du pinceau dans une huile épaisse ou mince ou tout autre matière).
Des possibilités infinies pour qui s’éveille à ces réalités, où réflexion et perspicacité visuelle s’enrichissent mutuellement, le blanc devenant le référentiel qui permet de capter les différences.
Sa première exposition personnelle organisée en 1967 à la Paul Bianchini Gallery à New York n’a aucun succès. Il s’impose la décennie suivante, aucune exposition sur le monochrome ne se faisant alors sans la présence d’une de ses œuvres.
MARK ROTHKO
Mark Rothko, comme Barnett Newman, a une haute idée du rôle de l’art, et se met comme lui dans la position d’inventer la peinture en se débarrassant de la tradition et de tout référent.
Dès le début des années 1950, délaissant des influences surréalistes, ce qui était aussi le cas de Newman, ses compositions de grand format se résument à l’agencement de deux ou trois rectangles aux contours évanescents disposés les uns au-dessus des autres.
Progressivement, il réduit les couleurs ainsi que les contrastes de valeur − la palette vive de ses premiers grands tableaux ne faisant, pense t-il, qu’égarer le spectateur − et limite la composition à des formes géométriques. Rothko ne veut plus toucher chez le spectateur sa perception, mais son cheminement intérieur.
Ainsi, recommandait-il que ses toiles soient exposées sur des murs peu éclairés afin que leur lumière puisse irradier de leur profondeur.
YVES KLEIN
La rencontre d’Yves Klein avec la couleur serait, comme il le relate dans l’Aventure monochrome, une vocation qui se serait déclarée en 1947 [18] , voire même plus tôt. Et il n’aura de cesse au cours de sa carrière fulgurante de construire sa légende, celle d’Yves le Monochrome.
En 1954, un ouvrage lui aurait été consacré, Yves Peintures, qui présente dix planches en couleurs, témoignant, dit-il, de ses recherches. En fait, dix rectangles de papiers colorés, collés sur des pages blanches. L’ouvrage, qui ne comporte aucun nom d’éditeur, a sans doute été façonné par lui.
En 1955, de retour du Japon, c’est un monochrome orange signé qu’il propose d’exposer au Salon des réalités nouvelles consacré à l’abstraction. Eu égard à sa mère, Marie Raymond, peintre connue et exposante régulière, le jury lui demande, pour accepter sa participation, d’ajouter une forme, un trait, voire un simple point sur ce fond orangé. Car si l’abstraction a dépassé la question du sujet, elle ne l’a pas fait de la polyphonie colorée, des rapports des couleurs et des formes entre elles.
PIERO MANZONI
En 1957, Piero Manzoni découvre les monochromes d’Yves Klein à la Galleria Apollinaire de Milan. Il le rencontre à Paris et lui propose une collaboration : Klein étant l’homme des monochromes bleus, lui le serait des monochromes blancs. Ce qui n’est pas du goût de Klein, raconte Jean Tinguely.
Piero Manzoni côtoie Lucio Fontana par l’intermédiaire du groupe Movimento Nucleare.
Compagnon de route d’Enrico Castellani, il crée avec lui la galerie et la revue Azimuth et, à partir de 1959, collabore au groupe ZÉRO.
Ses premiers Achromes datent de 1957, après sa rencontre avec Klein. Ce sont des peintures-sculptures sans couleur (le « a » étant privatif), faites de toiles plissées ou déchirées, trempées dans des mélanges de colle et de plâtre qui rappellent les plissés des sculptures grecques.
Les revues ZÉRO et Azimuth favorisent la diffusion des nouvelles pratiques artistiques suscitant la création de groupes tels que le groupe Nul en 1961 aux Pays-Bas, dont Jan Schoonhoven est l’un des fondateurs.
D’abord influencé, dans les années 1930, par la peinture expressionniste allemande, puis par Paul Klee et l’École de Paris, il crée, fin des années 1950, ses premiers reliefs composés de trames régulières, sans composition ni motif ni couleur, en papier mâché, et peints en blanc. Le relief se veut refus de la planéité ; l’absence de composition, utilisation all-over de la surface ; l’absence de couleur, de motif, recherche d’un art pur aux antipodes de l’abstraction lyrique.
JAN SCHOONHOVEN
Jan Schoonhoven exclut du tableau le geste du peintre et toute signification. Les reliefs de Schoonhoven sont fondés sur la soustraction et la disparition de tout signe de différenciation. Cofondateur du groupe expérimental néerlandais Nul, associé au groupe international Zéro, Jan Schoonhoven concentre ses recherches dans les années 1960 sur une abstraction sérielle, recourant au monochrome et au motif de la grille. Il est l’un des tout premiers à explorer cette répétition d’un motif orthogonal, dont la monochromie – ou plutôt l’absence de couleurs – est tempérée par une facture artisanale, rendant sa surface particulièrement sensible à l’impact de la lumière.
LUCIO FONTANA
Né en Argentine de père italien, Lucio Fontana choisit l’Italie pour étudier la sculpture. Sa première exposition est organisée à Milan, en 1930. Voyageant entre la péninsule et la France, il travaille avec des peintres expressionnistes et abstraits, et devient membre d’Abstraction-création. De retour à Buenos Aires où il passe les années de guerre, il enseigne la sculpture et publie, en 1946 avec l’aide de ses étudiants, le Manifeste blanc. Dans cet ouvrage, il définit son concept de « spatialisme » et préconise « l’abandon de l’usage des formes connues de l’art » au profit d’« un art fondé sur l’unité du temps et de l’espace ». De retour à Milan en 1947, il peint ses premières surfaces monochromes en 1949 qu’il troue ou incise et auxquelles il donne le nom de Concetti spaziali. (Concetto spaziale (50-B.1), 1950, collection du Musée national d’art moderne.)
PIERRE GAUTHIER
LE VOYAGE DE LA PEINTURE VERS L’ABÏME!
Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n’est rien pour nous, puisque lorsque nous existons la mort n’est pas là et lorsque la mort est là nous n’existons pas. Donc la mort n’est rien pour ceux qui sont en vie, puisqu’elle n’a pas d’existence pour eux, et elle n’est rien pour les morts, puisqu’ils n’existent plus.
Depuis 2013, Pierre Gauthier re visite le thème des tournesols monochromes pour se consacrer pleinement à cette série qui comprends aujourd’hui plus de huit cent variations. Ses oeuvres abstraites, dominées par des couleurs sombres, le noir et la déclinaison chromatique de celui-ci.
Ses représentations, il les veut détachées de toute empreintes figuratives ; quant à la dimension rationnelle, il n’en dépend pas. Au lieu de cela, l’artiste tente de créer une nouvelle réalité. Ce qui l’intéresse, c’est l’Absolu qu’il s’essaie de représenter à travers les codes qu’il a lui-même créés : ceux d’une forme reconditionnée du suprématisme. En fait, le suprématisme tire son nom du courant philosophique appelé « le supranaturalisme ». Cette philosophie admet ce qu’on ne voit pas, ce qui est au-dessus et en dehors de nous, le surnaturel. Et justement, Pierre Gauthier entretien avec ses tournesols re visités, des conversations mystiques.
Les contours incertains des tiges , leur infime inclinaison, la précarité de leur équilibre invitent aussi à considérer les compositions , récurrentes dans l’œuvre entière de Pierre comme un élément chargé d’émotion.
BARNETT NEWMAN
Barnett Newman (1905-1970) a toujours été à part dans le groupe des Expressionnistes Abstraits américains.Barnett Newman insistait sur le fait qu’il faut voir ses œuvres de près, afin que le visiteur
soit enveloppé dans un univers de couleurs denses. Le gigantisme et La facture apparemment impersonnelle de ses toiles donnent parfois Au spectateur la sensation de se noyer dans la couleur pure.
Le peintre affirmait : « J’espère que ma peinture peut donner aux autres, comme elle m’a donné à moi, la sensation de sa propre totalité, de sa propre Indépendance, de sa propre individualité ».
L’art de Newman est total, sans compromis, entièrement tourné vers l’abstraction. De grandes toiles, parfois immenses, recouvertes de couleurs pures que viennent rythmer des bandes verticales, ses fameux « zips » .
Pourtant l’artiste n’était pas de cet avis : « On dit que j’ai mené la peinture Abstraite vers ses limites, alors qu’il est évident pour moi que je n’ai fait qu’un nouveau commencement ».
YI MYUNG RIM
Ressentir l’impression, le souvenir, la sensation, à travers le prisme de mes yeux et le mouvement de mes pinceaux.
Lorsque Myung Rim réalise une peinture représentant la pensée légitime d’un paysage mental à la configuration d’une planète, d’une sphère baignée dans un brouillard matinal, elle ne cherche pas à nous montrer sa maitrise de la perspective, ou la délicate courbure d’une région. L’artiste s’évertue plutôt à nous faire découvrir ce paysage mental tel qu’elle l’a elle-même observée : avec le brouillard matinal, avec les jeux de lumière exercés par les rayons d’une lumière intense, avec les effets d’ombre et de brillance dont seule la météo de l’instant peut avoir le secret. Elle nous donne l’impression d’y être, d’y assister, d’être présente à la genèse d’un monde nouveau; celui du monochrome minimaliste. A travers ces différentes recherches, certaines œuvres ont commencé à avoir le caractère de monochromes, sans réelle volonté de la part de l’artiste d’y parvenir; certainement une parenthèse, une confrontation avec les Grands Maîtres, dans son oeuvre en devenir. C’est notamment le cas d’une œuvre comme Effet de brume sur le monde, peinte en 2020. En représentant une scène de nébuleuse dans un brouillard artificiel à l’orée de son nouveau Big Bang chromatique , l’artiste se refuse forcément à l’utilisation d’une large palette de couleurs, et l’œuvre finale ressemble de plus en plus à un monochrome. Yi Myung Rim inscrit au catalogue de ses créations, la recherche de l’éternité.
Comme pour Kasimir Malévitch, l’artiste Coréenne témoigne, comme pour le Carré blanc, d’une grande sensibilité. La trace de la main de l’artiste est visible dans la texture de la peinture et ses subtiles variations de blanc, les contours imprécis de la sphère produisent une sensation d’espace infini…
PIERRE SOULAGES
Une peinture monochrome est une peinture d’une seule couleur, ou d’une nuance de couleurs.En effet, le mot vient du grec : mono qui signifie « seul », et chroma, la « couleur ». Il s’oppose au terme polychrome ou (en couleurs) : « qui est de plusieurs couleurs ». On peut donc se demander comment des artistes ont réussi à se renouveler et à renouveler l’art en réduisant la peinture à une couleur unique . En effet, bien que vide de représentation et de forme, le monochrome est riche des intentions de son auteur.
Prenons ici les œuvres de Pierre Soulage, peintre et graveur français, associé au courant de l’art abstrait et de la peinture informelle. Pierre Soulage a inauguré, fin mai 2014, son propre musée dans sa ville natale de Rodez. Sa rétrospective à Beaubourg, en 2009, a attiré 500 000 visiteurs, une jolie performance pour un artiste vivant.
L’Outrenoir Sans titre de Pierre Soulages, quant à lui, explique que sa surface modèle la lumière, ce qui fait de lui une peinture un peu plus complexe qu’un pur monochrome. Le seul à assumer parfaitement cette définition est le bleu IKB d’Yves Klein : « Est-ce que vous avez vu la moindre imperfection sur moi, la moindre touche de bleu clair ? C’est ça le monochrome, le triomphe de la couleur pure ».
Tous les passionnés d’art connaissent surement une des œuvres de Pierre Soulages. Peintre et graveur français, il est particulièrement célèbre pour la domination de la couleur noire dans ses peintures. Une teinte que l’artiste appelle « noir lumière » ou « outrenoir ». Avec ses 1550 tableaux, il figure parmi les artistes les mieux cotés et s’est hissé au même rang que Picasso.
Pierre Soulages : le maître de la représentation abstraite
Étant fasciné par les sculptures et passionné d’art depuis son enfance, Pierre Soulages est allé à Paris pour réaliser ses rêves. En 1946, il a créé ses premiers dessins en utilisant uniquement un brou de noix pour faire des peintures gestuelles sur papier. Ces dernières constituent d’ailleurs ses premières œuvres. Ce n’est que dans les années 1950, que l’artiste débute dans la peinture acrylique sur toileoù le noir domine particulièrement. À partir de ces teintures monochromes, Pierre Soulages essaie de capter l’attention des auditoires sur des phénomènes discrets.
Le samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022 se tiendra la 39e édition des Journées européennes du patrimoine, qui célèbrera le patrimoine durable, thème hautement d’actualité dans un contexte de changement climatique.
ESPACE CULTUREL GINGKO’ART AUTOUR DE SA CHAPELLE DU XIV EME SIECLE, DE L’ENDROIT OU BOSSUET FÛT CONSACRÉ ÉVÊQUE DE CONDOM, AVEC LA PLASTICIENNE VERSE ET SES SECRETS…& L’ARTISTE CORÉENNE YI MYUNG RIM, L’ART ET L’ÂME…
VERSE, LE TEMPS EN HERITAGE!
La sauvagerie, force et puissance de l’homme dominé par les passions, (…) peut être adoucie par l’art, dans la mesure où celui-ci représente à l’homme les passions elles- mêmes, les instincts et, en général, l’homme tel qu’il est. Et en se bornant à déroulerle tableau des passions, l’art, alors même qu’il les flatte, le fait pour montrer à l’homme ce qu’il est, pour l’en rendre conscient. C’est déjà en cela que consiste sonaction adoucissante, car il met ainsi l’homme en présence de ses instincts, commes’ils étaient en dehors de lui, et lui confère de ce fait une certaine liberté à leur égard. Sous ce rapport, on peut dire de l’art qu’il est un libérateur. Les passions perdent leur force, du fait même qu’elles sont devenues objets de représentations, objets tout court…
Mais quelle est aujourd’hui la fécondité de ces intuitions ? Nous vivons dans une société où la visibilité, l’audience médiatique, les résultats repérables sont devenus des critères d’existence et de valeur. Que devient alors le « charisme de Nazareth » d’un homme enfoui dans le silence et le renoncement, et le témoignage de ceux qui vivent dans cet esprit ?
Verse est surtout connue pour ses œuvres mises en scène dont le matériau principal est le temps. Adolescente, Verse était ce que l’on appelle aujourd’hui une hikikomori. Bien que les ordinateurs n’existaient pas encore dans les espaces domestiques, c’est sa chambre encombrée d’outils, qui fût le lieu clos de son théâtre intime. Située dans les combles d’une maison de commerce que tenait sa mère et d’une menuiserie dirigée par son père où elle pouvait y trouver de nombreux matériaux. C’est ici, dans le silence de cette chambre, contrastant avec le va et vient incessant des clients, qu’elle fuyait ce monde beaucoup trop occupé pour penser à elle. L’église située en face de chez elle, ouverte jour et nuit fut, dit-elle, son premier musée, elle admirait ses statues en plâtre coloré qu’elle aimait désacraliser en confectionnant des robes profanes pour des saints et une vierge plus incarnée. Les quelques tentatives à la sortir de sa fabrique à rêve, à 12 ans la pension catholique à 15 l’école des beaux- arts, où elle ne fait que de courts séjours, se révélèrent inutiles. Elle n’apprend rien dans ce contexte mais développe une habilité autogérée emprunte d’idées fondatrices qui la conduiront à proposer ses propres images sans que les différents médiums soient pour elle un obstacle « Si je ne les connaît pas, je les apprends » précise-t-elle et ceci tout au long de son parcours de plasticienne.
En 1989 sa rencontre à Paris avec le peintre expressionniste Henri Ren, dont elle devient l’assistante, sera décisive quant au choix de son existence. À sa mort elle vit dans les squats artistiques parisiens. De belles rencontres lui donnent l’opportunité d’exposer dans le Limousin, l’Aveyron et le sud de la France.
Aujourd’hui Verse vit et travaille toujours dans son village natal. Le point de chute récurant de son existence où elle a toujours gardé un atelier. Tout au long de sa longue vie d’artiste, elle n’a créé que de ses expériences et de ses maux, y cherchant les remèdes. Son travail est difficile, voire laborieux. Chaque création est vécue sur le fil du rasoir provoquant un bouleversement qui ne vient qu’après une longue maturation. Cette joute ne cherche qu’à ajouter un peu de clairvoyance sur les épreuves que l’humanité n’a cessé de vivre, et pour ça, elle s’attache en particulier aux causes de nos douleurs. Combien de temps encore allons nous exercer sur autrui et donc sur nous-même de telles cruautés ? pense-t-elle. Verse n’est
pas une sainte, elle ne connaît que trop bien sa dualité. Elle ne cherche qu’à mettre des images et des mots sur nos violences qu’elles soient physiques ou morales, leurs causes et non leurs effets car elle ne se satisfera jamais de l’incarcération d’un criminel. Elle veut en savoir davantage, comprendre pourquoi nous exerçons, à différents degrés, cette violence tapie en nous et qui nous est commune. Depuis 2005, dans ses créations Verse a cessé de blesser, de placer des bombes et de casser des tables. Dans ses dernières installations elle nous invite à la régénération, sans toutefois vouloir s’y arrêter et sans cesser d’explorer nos comportements et de les épingler.
Son objectif est désormais de nous montrer que nous pourrions devenir, chacun de nous et en toute liberté, de véritables œuvres d’Art.
YI MYUNG RIM, LE PRECIPITE DU MOUVEMENT
Cette série de tableaux célèbre et occupe une position charnière dans l’évolution de la carrière deYi Myung Rim, qui obtient déjà un prodigieux succès de curiosité et d’intérêt de la part du public et des professionnels. Les dix versions du mouvement symbolique de la forme. Abordant ce qu’on appelle »le problème du mouvement dans la peinture », Yi Myung Rim réalise en 2022 des premières versions de ses nouvelles compositions sur des toiles de un mètre sur un mètre; l’artiste répète les éléments de la matière éclatée dans un mouvement précipité dans un univers imaginé, presque réel! Cette évocation du temps écoulé dans une composition statique résonne par le précipité du mouvement avec les œuvres futuristes de Giacomo Balla, Gino Severini et d’autres.
Habiles combinaisons d’une abstraction géométrique et d’une inspiration post-cubiste et du futurisme, le tableau se réfère également aux chronophotographies de Marey et de Muybridge ainsi qu’au cinéma. « L’artiste coréenne a voulu créer une image statique du mouvement ». L’artiste visualise mieux l’évolution dans l’espace et du corps matériel en mouvement, donnant une vision décomposée du mouvement, d’un prisme aléatoire comme celui d’une simple machine, d’une explosion de matière, d’un Big- Bang convulsif et ininterrompu. L’évolution technologique depuis le début du XXe siècle suscite dans les mentalités un mépris de l’homme pour l’homme qui est considéré comme un objet, une sorte de robot répétant sans cesse les mêmes mouvements et dont on peut décomposer les attitudes et analyser le fonctionnement. On parle alors de déshumanisation.
Cette peinture renvoie en fait aux codes de la représentation cubiste tout en s’en écartant un peu : formes géométriques, morcellement avec représentation simultanée d’une même figure dans l’espace, pas de perspective, couleur plutôt monochrome… Même si ici une certaine distance est prise avec le cubisme traditionnel puisque cette œuvre offre un certain dynamisme alors que le cubisme fige les objets. Dans ses nouvelles œuvres de Yi Myung Rim , ce n’est plus l’artiste qui se déplace autour de l’œuvre afin de le montrer sous toutes ses faces mais le sujet qui se déplace et dont le mouvement est décomposé par le peintre, comme chez les Futuristes.
L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme. L’art est un anti-destin. La force suprême de l’art et de l’amour est de nous contraindre à vouloir épuiser en eux l’inépuisable. Comme l’amour, l’art n’est pas plaisir mais passion. André Malraux.
Cette année, les Journées Européennes du Patrimoine, l’un des rendez-vous culturels les plus appréciés des Français, mettent à l’honneur le « Patrimoine durable ». Durable, le patrimoine paraît l’être par nature, puisque parvenu jusqu’à nous, résilient, entretenu, restauré, préservé. Pourtant, si l’obligation de sa conservation, de sa protection contre les affronts de l’homme, les assauts du temps, les meurtrissures des éléments, est apparue dès l’époque de Victor Hugo, l’enjeu contemporain de durabilité s’est accéléré avec le changement climatique. Désormais, la conciliation de la préservation du patrimoine et de la construction d’un environnement durable constitue un objectif majeur, auquel cette 39e édition des Journées Européennes du Patrimoine répondra concrètement. Car, non seulement la valorisation de notre passé et la préparation d’un futur responsable sont compatibles, mais elles sont intimement liées : le patrimoine a son rôle à jouer pour un avenir plus sobre et écologique. En réinterrogeant les pratiques, les enseignements tirés des traditions, la continuité des savoir-faire, les acteurs du patrimoine (monuments historiques publics et privés, sites archéologiques, musées, services d’archives, détenteurs de pratiques reconnues comme patrimoine culturel immatériel…) agissent dès aujourd’hui pour renforcer la transmission du patrimoine. Ils privilégient par exemple les restaurations utilisant le réemploi et les matériaux naturels (pierre, bois, terre, etc.), au plus près des exigences environnementales. Autant de techniques d’autrefois, telles que l’utilisation des ressources locales aux qualités reconnues, terre crue ou pierres sèches, qui inspirent de nouveaux modes de construction, plus durables, pour créer l’habitat de demain. Premiers maillons de sensibilisation à la culture, les patrimoines, modestes ou grandioses, sont riches d’enseignement pour bâtir un avenir durable. Je remercie en métropole et dans les territoires d’Outre-Mer, les propriétaires publics et privés de monuments historiques, les associations de sauvegarde et de valorisation du patrimoine, les restaurateurs et conservateurs de biens patrimoniaux, guides conférenciers et architectes mobilisés pour accueillir le public et le sensibiliser aux milliers d’initiatives de patrimoine durable.
L’ESPACE CULTUREL GINGKO’ART DE PONTOISE PARTICIPE POUR SA ONZIEME ANNEE AUX RENDEZ_VOUS AUX JARDINS. CETTE NOUVELLE EDITION EST PLACEE SUR LE THEME: « LES JARDINS FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE. »
Ce sera l’occasion de se pencher sur les effets du changement climatique, dans les parcs et jardins (modification de la palette végétale, mutation du rythme des saisons, floraisons précoces, apparition de nouveaux parasites…) et d’échanger avec les professionnels autour des actions mises en œuvre pour adapter les pratiques de jardinage à ces bouleversements, afin que les jardins demeurent des réserves de biodiversité pour le bien-être de l’homme et de l’ensemble du vivant.
Une journée d’étude est organisée sur ce sujet le mercredi 2 février, en visioconférence, par le ministère de la Culture – disponible ici.
Les Rendez-vous aux jardins sont organisés dans 2 200 jardins en France et 500 jardins répartis dans les vingt autres pays européens participants : Allemagne, Andorre, Belgique, Croatie, Espagne, Estonie, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Luxembourg, Monaco, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, République Tchèque, Pologne, Slovaquie, Suisse et Russie.
Cet événement, très attendu des amateurs de jardins comme du grand public, a pour objectif :
• D’inviter le public à découvrir la variété des parcs et des jardins (parcs paysagers, jardins réguliers, botaniques, exotiques, nourriciers…) sur l’ensemble du territoire et dans les vingt autres pays européens participants ;
• De favoriser les échanges entre les acteurs des jardins (propriétaires, jardiniers, botanistes…) et le public de tous les âges ;
• De valoriser les nombreuses actions mises en œuvre, notamment par le ministère de la Culture, pour étudier, protéger, conserver, restaurer, valoriser et transmettre les savoirs et les savoir-faire des professionnels. Les Rendez-vous aux jardins sont organisés par le ministère de la Culture et mis en œuvre par ses directions régionales des affaires culturelles, en collaboration avec le Centre des monuments nationaux, le Comité des Parcs et Jardins de France, l’association Vieilles Maisons françaises, la demeure Historique, le réseau des Villes et Pays d’art et d’histoire, les conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement et de nombreuses collectivités territoriales.
• Cette année le Gingko’Art de Pontoise a choisi d’exposer les oeuvres de Marceline Robert; un travail entre abstraction lyrique et figuration afin de magnifier la feuille de Ginkgo Biloba, entre l’encre et l’or, entre l’encre et l’argent!
MARCELINE ROBERT
L’artiste peint comme elle respire. Tout l’inspire, et rien ne laisse son pinceau indifférent. Avec une précision sans faille et une facilité déroutante, elle passe du figuratif à l’abstrait, du noir et blanc à la couleur, du crayon au pinceau, de l’acrylique à l’huile…mais peu importe cela ne la trouble ni ne l’étonne. En peu de temps, elle a traversé plusieurs périodes, sans réaliser que ces rapides fluctuations représentaient de maîtrise et de talent. Chaque fois que j’ai voulu aborder, avec, le pourquoi et le comment de sa veine, j’ai eu droit à un simple petit rire. Sa peinture, comme ce qui la sous- tend, ne s’explique pas. Ou du moins, Marceline ne cherche pas à l’expliquer. Elle vit son art de l’intérieur et ses visiteurs n’ont qu’à faire la même chose.
“ En privilégiant le signe comme image métaphorique, indissociable du geste, son activité créatrice se situe au cœur de la vitesse et s’identifie avec sa finalité, qui n’est autre que l’incarnation des signes. Il lui est donné de représenter un phénomène inconnu jusqu’alors, fondé sur l’esthétique de la rapidité et conséquemment du risque. L’espace de la toile s’ouvre à une suite de paraphes, comme autant de gestes rageurs et démultipliés qui revêtent une forte valeur expressive. ”
L’espace de la toile s’ouvre à une suite de paraphes, comme autant de gestes rageurs et démultipliés qui revêtent une forte valeur expressive. Improvisation et spontanéité déterminent ce que l’on pourrait appeler une chorégraphie calligraphique, où la notion du temps-jeu est partie prenante dans l’anéantissement de l’image pour en restituer l’essence même. À l’inverse de la définition de la peinture traditionnelle qui est, selon Aristote, « représentation d’une action »,Marceline identifie la peinture à l’action. Ayant fait le vide spirituel, elle libère ses possibilités expressives qui, par le truchement du geste, se confondent avec son potentiel énergétique.
L’importance de l’Abstraction lyrique
L’importance historique de l’Abstraction lyrique, mouvement pictural majeur du XXe siècle, serait sans doute perçue de façon plus large encore si elle n’avait été brouillée par différents facteurs au fil des années. On pourrait en premier lieu imputer une certaine confusion à la multiplicité d’appellations dues aux polémiques critiques des années 1950 mais dont les différences se sont estompées avec le temps et qui devraient recouper un même périmètre :
— le Tachisme, employé péjorativement par le critique d’art Pierre Guéguen puis popularisé dans son sens positif par le critique d’art Charles Estienne ; — l’Art informel ou Art autre, employé par le critique d’art Michel Tapié et jugés « vagues » par Mathieu voire un « non-sens, car il ne peut y avoir d’art sans formes » 11 ;
— l’Expressionnisme abstrait, habituellement réservé aux artistes américains car il s’agit de la traduction en français d’Abstract Expressionism, le mouvement équivalent outre-Atlantique) ou Action Painting, appellation plus ancienne employée par le critique d’art Harold Rosenberg. Il semble par ailleurs difficile d’établir une liste définitive et exhaustive des artistes pouvant être rattachés à ce mouvement, car celui-ci offre une acception assez large et flexible qui l’assimile à une invitation ouverte à tous plutôt qu’à un courant d’artistes réunis autour d’un manifeste.
Malik Kazeoui, chanteur
« L’art est une lumière, c’est ma source de vie et ma thérapie « .
Être artiste, c’est créer des œuvres en s’inspirant de ses émotions, de son environnement et de son expérience de vie. L’artiste non voyant compense l’absence d’un sens par une grande capacité à voir et à ressentir le monde à travers les yeux de l’âme. C’est le cas du chanteur Malik Kazeoui. Vivant en région parisienne, celui qui énonce philosophiquement “Je chante, donc je vis” a bien voulu accorder un entretien à “Liberté”.
Malik Kazeoui animera l’après-midi musicale du dimanche à partir de 15h00 et dédicacera son cinquième CD comprenant treize titres.
Il était une fois, un petit bonhomme, un enfant de six années déjà et qui vivait dans la montagne avec sa famille. Les grands arbres et la neige qui tombait en toute saison, le vent ne pouvait lui laisser penser qu’un jour il pourrait jouer avec une balle, un ballon!
La terre était dure et surtout très en pente avec de gros rochers de granit éparpillés comme des osselets sur le sol. Il y avait bien quelques oursons pour jouer, mais voilà pas de terrain de football. L’enfant s’ennuyait beaucoup et ne voyait les matchs qu’au travers de quelques revues que le facteur apportait une fois dans l’année.
Sa grand mère lui faisait réciter ces leçons et puis c’est tout! Le grand aigle aurait bien voulu lui apporter quelques réconforts mais voilà, impossible de pouvoir jouer avec lui même si de temps en temps une pomme de pin tomber de son bec incitait le jeune garçon à la renvoyer d’un shoot. Les printemps, les hivers passaient lentement et le petit Ronaldo désespérait de pouvoir, un jour être le numéro 10 d’une équipe. Alors, après les cours, il coupait du bois, faisait fondre la neige pour apporter de l’eau à la maison et avec son petit canif sculptait des petites statuettes représentant des joueurs de football. Le bois était tendre et la nature généreuse, Ronaldo avait déjà fabriqué dix joueurs, imaginé une équipe à lui et il ne restait plus qu’à concevoir le numéro dix de l’équipe. Il serait à son image; pas très grand avec des jambes solides et rapides et de long cheveux noirs et frisés avec de belles boucles. Le bois lui permets de faire ses joueurs de manière réalistes, avec des plis sur le maillot et aussi sur le short; comme si ils courraient dans le vent de la montagne après un ballon imaginaire et encore plus rapide qu’une balle de fusil. Dans le ceux de son lit douillet avec son petit copain l’écureuil caché dans le creux de son épaule les deux amis s’endormaient dans la maison familiale, la bas au pays de la grande montagne rouge. Sa maison avait été construite par son grand père avec le bois des grands chênes et des séquoias centenaires. Elle était petite mais très agréable à vivre avec de petites fenêtres qui permettaient de voir passer les biches, les ours avec leurs petits au printemps, les écureuils qui sautent de branches en branches et en levant les yeux vers le ciel le grand aigle noir dessinant des ronds entre les nuages comme pour écrire des messages et prévenir la nature… Posées sur la cheminée les dix petites figurines sculptées par Ronaldo attentaient le capitaine encore présent dans la tête du petit bonhomme! Il faisait chaud et les odeurs de soupe et de pain parfumaient les pièces; grand père s’était endormi avec comme d’habitude le chat sur ses genoux. Grand mère préparait les bols du petit déjeuner du lendemain et les parents parlaient à voix basse: » Tu ne trouves pas que Ronaldo est triste ces temps si? Mais non! Répondit le père à la maman de Ronaldo! Moi je crois que notre fils rêve de devenir un joueur de football. Ah!ah!ah! S’écriait le père. Un joueur de foot? Et pourquoi pas le numéro 10? J’aurais tout entendu dans cette maison! Ronaldo coupera du bois comme moi, comme l’a fait son grand père et le père de celui-ci et le père de celui-ci et aussi le père de celui-ci!!! C’est ainsi que va notre vie et rien n’y changera. La maman s’effaça lentement et d’un pas triste se dirigeant vers la cuisine demande à son fils: « Ronaldo! Veux-tu que je te prépare une boisson chaude avant de dormir? Avec du miel et du thym? » Ronaldo ne répondait pas! Avec son écureuil il dormait déjà et très loin de la chambre, rêvait et rêvait encore! Le petit garçon vivait tout endormi, la passion de sa vie; en une seule seconde, les yeux fermé il se trouva au beau milieu d’un très grand stade de football et portait un maillot aux couleurs de l’arc en ciel. Il était fébrile et regardait l’arbitre qui allait sifflé le début du match. Non d’un ours s’écria Ronaldo! Celui qui se préparait à engager le match n’était autre que son ami l’écureuil. Il vît son père et le bon docteur Laurent assis dans la tribune d’honneur. Le docteur est le médecin de la famille et venu la veille soigner grand père. Un homme remarquable, qui avait choisi de soigner les gens les plus pauvres et les plus éloignés du monde. Ceux qui traversent la vie avec un coeur en or malgré les tracas du quotidien. Ceux et celles qui donnerait tout et ne demande rien.
Ronaldo courrait et courrait encore avec le ballon, avec des enjambées de plus en plus rapides comme une biche à travers les arbres de la forêt, fuyant le loup il était loin devant, et il avait distancé tout le monde; son ami l’écureuil lui criait: « Attends moi! Attends moi! Je ne te vois plus! Mais le jeune footballeur courrait comme un lièvre poursuivit par la pluie, parcourant toute la surface du terrain en long, en large et en zig zag, sans répis. A peine 30 mètres le séparait du but, quand tout coup son pied gauche frappa le ballon et avec une force incroyable, alla enlever la petite toile d’araignée qui se trouvait à l’angle du but, côté gauche. Le gardien plongea comme un dauphin mais rien ne fût possible et monsieur l’arbitre siffla comme un écureuil, le magnifique but. Ronaldo vît son père se lever et crier: Bravo Ronaldo! Et parlant avec les autres; c’est mon fils vous savez! Le fils de son père et celui de son grand-père et de celui de son père et de son père et encore de son père!
Ronaldo ému et comblé porté par les joueurs de l’équipe se réveilla de son merveilleux rêve tout trempé de sueur; tremblant de chaud et de froid. Le docteur Laurent était à ces côtés et regardait le thermomètre tout en lui touchant le front. Papa et maman, sur le côté se tenait par la main et d’en bas une voix appelait: « Comment va le petit? ». Grand père s’était réveillé, le chat était parti chasser la souris et dehors le neige tombait très fort avec des boules de flocons blancs que personne de mémoire de montagnards n’avait vu aussi grosses.
Le traîneau du docteur Laurent avait disparu sous une couverture blanche et les six chiens dormaient profondément laissant juste dépasser le bout de leurs oreilles. L’aigle sur la branche la plus haute du grand séquoia, les ailes repliées regardait la scène sans aucunes inquiétudes.
L’ami écureuil, caché sous le lit de l’enfant retenait sa respiration pour ne pas être découvert. Tout le monde veilla Ronaldo toute la nuit; dans le silence de la maison, seule la pendule, en bois avec un oiseau qui fait coucou! coucou! Toutes les heures et son balancier qui de gauche à droite, disait oui! Disait non! Quelques jours passèrent sans nouveautés aucunes, dans le bonheur et la joie des instants biens occupés…Le vent soufflait encore les derniers frimas de l’hiver et la chouette indiquait la nuit venue. Le bon docteur Laurent revînt voir grand père et en profita pour vérifier que ronaldo se portait bien. Avant de repartir avec ses chiens et son traîneau, maman offrît une soupe, un morceau de fromage de brebis et une belle tranche de pain au docteur, dans la cour, les chiens se régalaient de quelques os, du pain et du lait. Ronaldo se glissa sous la couverture du traîneau emportant avec lui un ballon de neige; son ami l’écureuil ne tarda pas à le rejoindre. Le jeune homme parlant avec son ami à la queue rousse et en panache, confiait qu’il quittait provisoirement le domicile à la recherche d’une équipe et d’un stade. Son ballon de neige et de glace dans un sac de jute entouré de paille afin qu’il ne fonda pas. L’ami écureuil quand à lui, n’avait pas manqué d’apporter des noisettes. Le coeur du petit garçon battait si fort dans la nuit lorsque soudain le traîneau du docteur se mît en route. Les chiens courraient si vite que les arbres défilaient comme un TGV lancé à grande vitesse, au regard de Ronaldo; la neige faisait glisser le véhicule avec douceur entre les rochers. La montagne s’éloignait peu à peu, sous la couverture les deux amis entendaient la respiration des six chiens, toutes langues dehors. La nuit était douce et dans le ciel les étoiles brillaient comme des bougies et la chouette récitait encore les vers de l’ombre déclinant sa poésie animale… Quelques étoiles filantes que Ronaldo observait après avoir relevé la grosse couverture de feutre, semblaient avoir du mal à suivre le traîneau du docteur Carrius.
Alors que le soleil commença à percer, la lune regardait l’heure dans le ciel et elle savait que le temps d’aller se coucher était venu. L’équipage s’arrêta devant la maison du docteur et Ronaldo et l’écureuil en profitaient pour s’éclipser sans faire de bruit. Que va tu faire maintenant? Demandait l’animal à son ami! Je vais sélectionner une équipe et construire un terrain de football! Eh oui l’ami! Tu ferra l’arbitre. Et comment compte tu t’y prendre? Heu….! Je vais m’y prendre, comment je le veux! Et tu le veux comment? Je le veux dans deux jours! L’écureuil n’en croyait pas un mot; mais posé sur l’épaule de Ronaldo il s’était juré de ne jamais quitter son ami; quoi qu’il puisse arriver et dans n’importe qu’elle situation! Épicétou!
Ronaldo marcha longtemps dans la vallée avant de trouver un terrain plat avec un peu d’herbe verte. Puis soudain, derrière quelques arbres penchés sur leurs avenirs, il s’écria! Euréka! Ours de chance, chouette de destin et aigle noir de vertige! Voilà notre sanctuaire! Voici le plus beau stade du monde des mondes avant l’arrivée du monde!!!
Regarde! Poils de carottes à la tête grosse comme une noisette! Je te l’avais promis avant deux jour. En effet, le terrain avait la longueur requise et la largeur demandée. Des arbres nouvellement plantés comme des buts avec des tuteurs se dressaient comme des portes conduisant vers des mondes oubliés! Sur des rivages ou tous les êtres sont égaux et respectueux. Là ou l’entre-aide et l’amour ne connaissent aucunes différences! D’ailleurs le mot différence n’existe pas dans ces mondes! Quelques gradins observaient le bruit du vent et le bois de leurs bancs chantaient comme une foule de supporteurs mangeant du popcorn au miel de sapin et buvant de l’eau de la source de jouvence avec de la grenadine venant de l’Atlantide.
Le petit garçon commença à compter ses pas de façon a estimer les dimensions de son terrain sous les regards éberlué de quelques personnes l’observant en ricanants. Mais lorsqu’il parla de son projet ils furent tous et toutes attentifs et silencieux d’intérêts. En fait, cette petite communauté avait souvent rêver que tout le monde puisse accepter la différence et construire un chemin de vie dans la joie et le bonheur; de vivre des moments forts et heureux et le dimanche jouer tous ensemble.
Le projet de Ronaldo les toucha au plus profond de leurs vies difficiles. Le village s’appelait Handicap ! Il était situé en contre-bas de la grande montagne rouge; là ou la neige et la glace évoluent toute l’année. Ronaldo sorti alors son ballon de neige et de glace mais malheureusement celui-ci avait presque fondu d’une bonne moitié.
Un garçon du nom d’Armani suggéra à Ronaldo: Ici, il fait plus chaud que dans la montagne; au moins 10 degrés de plus. Ronaldo semblait désespéré mais Armani lui proposa de réaliser avec ses amis un ballon de mousse. Une mousse bien verte et luisante, une mousse presque phosphorescente, comme un vert luisant qui lorsque la nuit apparait s’allume pour baliser le chemin. La petite communauté se mis en route pour trouver le précieux par les petits chemins, en suivant le ruisseau. Après quelques heures de recherches et de trouvailles, ils purent tous ensemble confectionner le ballon de mousse avec entrain, ardeur et dans une franche rigolade. Armani demanda: vous venez d’ou tous les deux? Ont ne vous a jamais vu par ici! Eh bien! Nous venons d’un pays de géants! Tu te moques de nous Ronaldo! Les géants ça n’existent pas! Si, si, si! Ils y en a des milliers et ils mesurent dans les…8 à 15 mètres. Ils s’amusèrent tous quelques temps avec le ballon de mousse, mais très vite celle-ci se dessécha et partait en lambeaux. Que faire! Nous ne pourrons jamais faire un beau match dans ces conditions s’exclama Ronaldo! Nous allons rentrer à la maison proposa Armani et demain nous aviserons. Ronaldo et son petit ami l’écureuil furent invité a passer la nuit dans la maison du jeune Armani et ne s’endormirent que tard dans la nuit car Armani leur parlait du monde, de la nature, des dernières découvertes scientifiques. Toujours en posant la même question: Eh! J’ai une question? Armani est un grand garçon souvent habillé en noir avec un maillot qui porte son nom. Il aime aussi le football et est très vite devenu copain avec Ronaldo. Ce dernier est petit par la taille car plus jeune mais très vif et avec l’âme d’un ange. Cette nuit là, alors que le sommeil tardait à venir vers lui il pensait à sa famille et commençait à croire qu’il lui serait difficile de les retrouver. Il s’endormit tout de même en imaginant que le bon docteur Carrius le sauverait encore une fois. L’écureuil d’avoir trop mangé de fromage c’était endormi sur le sol et ronflait comme une locomotive ancienne qui ce serait enrhumée. Là haut, dans la montagne, il faisait triste dans le chalet de bois; tout le monde était inquiet de la disparition du jeune Ronaldo. Et pourtant la chouette semblait annoncer que tout allait pour le mieux et qu’il fallait être patient. Maman faisait des beignets à la pomme, grand père et grand mère caressaient tour à tour le chat et papa coupait et coupait encore du bois.
Le lendemain matin, alors que tous les amis se réveillaient autour d’un grand bol de chocolat et de grosses tartines de pain beurré, ils entendirent frapper à la porte. Qui est là? Demande Armani! Je m’appelle Saji!
Que veux tu? demanda Ronaldo! Je vous ai fabriqué un ballon de feuilles! Elles sont si sèches et si serrées que nous pourrons faire un match ensemble. Armani et Ronaldo firent entrer Saji et lui proposèrent un petit déjeuner. Comment est-tu au courant du match? Lui demanda Ronaldo qui semblait le connaître. Une chouette est venue cette nuit dans ma chambre et m’a raconté toute l’histoire. Ta fuite dans le traîneau du docteur, ton ballon de neige et de glace, ta recherche d’un terrain de football et l’échec du ballon de mousse. Qu’elle chouette? Demanda Armani! Je ne sais pas! Une chouette qui venait du pays des géants m’a telle dit. De la grande montagne rouge! Une chouette blanche comme de la neige magique avec des grands yeux verts comme des émeraudes de Colombie. La petite équipe c’était donc trouvée et dans la bonne humeur après une toilette de chat ils se mirent en route vers ce stade improvisé. Les gens du village les suivirent et bientôt ce fût quelques dizaines de personnes enfants et adultes qui prirent le chemin de l’amitié. Arrivé sur le terrain, le bon docteur proposa ses services comme soigneur, l’écureuil les siens comme arbitre. Ronaldo formait peu à peu son équipe, avec Adel, Armani, Armin, Bilal, Fariza, Said Mohamed, Saji, Samira, et Zora dans les buts.
Le ballon de feuilles fût déposé au centre, lorsque tout à coup ils s’aperçurent qu’aucune équipe se trouvait en face. Pourtant ils étaient tous motivés et l’aigle avait même déposé sur le sol des maillots aux couleurs de l’arc en ciel que les fées de la forêt avaient tissé avec du fil magique.
Ronaldo avait le sien avec son nom et le numéro 19 marqué en bleu. Des filets de petites mailles avaient pendant la nuit été tissé par les araignées complices. De petites boules de neige étaient disposées sur le côté du terrain afin de rafraîchir les joueurs. Il paraîtrait qu’elles auraient été apportées par le vent au petit matin. Mais alors! Comment faire un match sans adversaires? Demanda Armani! Saji apporta aussitôt la réponse… L’enfant plus sensible et plus près du silence que n’importe qui avait le pouvoir de parler aux arbres. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui lui avaient suggéré le ballon de feuilles d’acacias séchées. Saji s’asseyait sur le sol et commençait à méditer et dans le silence de la pensés ils commencèrent à entendre le bruit des branches et le pas lourd des géants qui descendaient de la montagne. Regardez s’écria Ronaldo! Regardez! voilà les géants! Je vous l’avait bien dit non d’un ours à la cervelle de chouette! Ils furent très impressionnés et penser que jouer un match dans ces conditions serait inégal; oui mais la coalition du groupe était telle que personne n’imagina qu’il soit impossible de gagner. Tous partageaient le même destin! Ni plus! Ni moins! C’est tout de incroyable pensait Saji tout bas. Avec la stupéfaction d’un enfant émerveillé par tant de force et de beauté; tant de grâce et de solidarité. Les géants marchèrent vers le stade d’un jour avec dans l’écorce quelques sourires et les branches tendues vers les enfants. Un signe de joie et de bonheur!
Bientôt se furent onze arbres, des séquoias géants qui prirent place sur le terrain; chacun à l’endroit que lui indiquait la chouette et l’écureuil. Dans le ciel un bel oiseau, l’aigle tournoyait pour indiquer le chemin au gens de la montagne. Les montagnards suivirent, avec en tête les parents de Ronaldo; grand père et grand mère sur le dos d’un ours brun!
Les biches et les cerfs furent de la partie aussi portant sur leurs dos les petits mammifères et quelques tortues terrestres.
Un groupe de mouflons chantaient la chanson du vent et des familles entières de marmottes s’étaient réveillées avant la sonnerie du réveil annuel pour ne pas manquer le spectacle. Il y en a qui disent encore aujourd’hui que des fées escortées par des petites souris portaient dans leurs bras, des sucreries et des pommes d’amour!
Le ciel était clair et lumineux et bientôt des milliers d’oiseaux s’envolaient sans efforts! Sur les rayons du soleil certains disent avoir aperçu les ailes des anges!
Ronaldo émerveillé de tant d’amis et de beauté laissait couler tranquillement une petite larme comme la perle éclatante d’une jeune femme d’une beauté picturale!
Son petit coeur battait au rythme d’une fanfare de village lorsque la saison des fêtes foraines est arrivée, et que les manèges tournent et retournent encore avec de grands chevaux blancs et des licornes de rêves.
Le temps du match de sa vie venait à se poser sur son destin et maintenant il fallait prouver aux autres que tout était possible. Ne pas reculer et faire de cet instant qu’il devienne le plus beau jour de son existence. Il aperçu sa famille et ses amis, les animaux qui vivent à proximité de la maison de son père, et de son grand père et aussi du père de celui-ci et encore le père de celui-là.
Nous y sommes! Les deux équipes se font face, d’un côté celle de Ronaldo et de l’autre l’équipe des géants, les Séquoias. L’arbitre central est monsieur l’écureuil et le médecin soigneur le Dr Carrius. Ronaldo, ballon de feuilles au pieds va engager le match, au coup de sifflet.
Dans la foule des spectateurs humains et animaux sont coude à coude et dans le ciel des milliers d’oiseaux observent le jeux. Ronaldo passe littéralement sous les arbres qui sont trop grands pour voir les joueurs; Ronaldo et Adel se passent le ballon jusqu’au moment ou Adel tire du pied gauche de 20 mètres., tire comme un boulet de canon. Le grand Séquoia, un géant de 9 mètres ne peut se baisser et le ballon entre dans les filets tissés par les amies araignées. 1 à 0 pour l’équipe arc en ciel. Dans les tribunes c’est du délire et les parents et amis s’embrassent et se saluent!
Le match durera plus de quatre vingt dix minutes avec une pose de 15 minutes. Maman avait préparé des beignets à la pomme et des boules de neige étaient distribuées pour désaltérer les joueurs. Les géants respiraient l’air et se rafraichissaient en faisant éventail avec leurs branches et leurs feuilles; le Docteur Laurent était réjoui car aucunes blessures à déclarer.
Puis, deux minutes avant la fin du match, un géant de l’arrière décocha un shoot redoutable de la base de son écorce et la fusée de feuilles transperça les buts de l’équipe de Ronaldo. Egalité! Un partout! L’arbitre, monsieur écureuil, regarda le soleil et notait qu’il ne restait que deux minutes de jeux. Ronaldo engagea le ballon, fît une passe à Fariza, qui la passa à son tour à Armani, puis Zora, puis Saji qui la pose sur la tête de Saïd, qui la renvoie à Bilal et de Bilal à Samira, de Samira à Adel de nouveau qui de très loin avait remarqué Ronaldo à gauche du but des géants; il plaça le ballon de feuilles sur la tête du numéro 10, et d’un coup marqua le deuxième but! Toute l’équipe avait touché le ballon et le but était donc le résultat d’un collectif.
Jamais dans la vie ou dans un conte, nous devons rester seul. L’union fait la force!
Ronaldo, porté par les joueurs de son équipe, acclamé par le public, ses parents et grands parents, salué par le Docteur alors que son ami l’écureuil se posa sur son épaule comme le présage d’une vie meilleure…
Les géants bougèrent leurs branches et leurs feuilles pour faire une belle musique aux vainqueurs et dans le ciel le champs des oiseaux retenti encore sur la montagne rouge.
L’aigle noir emporta Ronaldo vers sa maison de bois, la haut, tout la haut dans la montagne; ou la neige tombe toute l’année, la ou la pente découvre des rochers de granits comme des osselets. Il est possible de rêver ses envies et ses projets, de concevoir des jours nouveaux et qui sait avec du temps et de l’obstination les choses ce réaliseront peut-être.
De temps en temps l’aigle transporte le jeune Ronaldo par dessus les montagnes pour qu’il puisse jouer au football avec ses copains. L’écureuil fait toujours l’arbitre et le Docteur Carrius ne manque jamais un match…
Ce conte pour enfants et aussi pour adultes est inspiré par une après-midi d’un dimanche du mois de mai 2022. Les trois ballons est l’invention de Adel pour le ballon de neige, celui de mousse est la pensée d’Armani, le ballon de feuilles m’a été dicté par Saji. Les personnages ont traversés le miroir magique pour venir vivre dans cette histoire, un moment d’amitié!